Dans la cuisine, il y a deux pendules.

Pourquoi deux pendules ?..

Je ne saurais dire, elles ont trouvé place. Avec le temps.

L’une aux motifs colorés est en adéquation avec la montre que je porte au poignet et continue à donner l’heure.

L’autre au fond transparent a pris son temps.

Puis a décidé de rompre le contact avec la quatrième dimension, après quelques sursauts, quelques ressauts.

Elle a traîné le pas, quelques temps.

Pas, le temps.

Le temps n’a pas le temps puisqu’il se doit d’être réglé comme une horloge.

Midi trente ou minuit trente, peut-être.

Je n’étais pas là, quand son temps s’est trouvé las.

La grande aiguille observe le plancher tandis que la petite a flanché et observe le silence.

Elle a préféré garder son présent et renoncer à son futur.

Elle ne marche plus avec le temps.

Non, elle prend son temps et  joue contre lui.

Plus il passe, plus elle prend du recul sur sa vie et sur son temps.

Elle joue la montre et montre au temps qu’il ne peut se jouer d’elle.

Elle propose au temps de faire une pause avec elle, à chaque tour de son horloge mais il poursuit sa route pensant qu’elle a fait son temps et qu’il ne peut dépenser le sien.

Lui offrir une pile comme présent pour faire face à son futur serait une idée.

Mais voilà. Elle me fait les yeux doux en proposant de voler une petite tranche de vie au temps.

Et moi… J’aime ça.

LED.