Ce matin, je me suis plongé, dans mon tiroir. Le deuxième en partant du haut de la commode que m’avait offerte ma grand mère.
J’y avais mis toutes les photos.
Entassées, remisées, en attendant le jour où mes pas me guideraient vers elle. Vers lui.
En plongeant mon regard vers toutes ces pages dessinées à l’encre de la vie, je suis tombé sur une photo particulière qui me tendait la main.
Une image magique.
Tandis que je la saisissais entre les pulpes de mes doigts, elle m’invitait à la secouer, à découvrir la pulpe du temps.
A saisir ce qu’elle avait enfoui, dans le fond…
C’est là que je suis remonté dans les jours, les mois, les années.
Les enfants grandissaient, les cheveux blancs fleurissaient.
Comme un train qui rebrousse chemin et s’arrête à toutes les gares du passé.
A chacune d’elles, les pages de la vie se dessinent au fusain et s’écrivent à l’encre des souvenirs qui fusent dans le fond d’une mémoire.
Nos êtres chers, nos rencontres, nos évènements montent puis descendent.
Toutes ces tranches de vie qui nous construisent, parfois nous détruisent mais nous instruisent aussi.
A chaque fois que je l’agitais, vers le haut, vers le bas ou les côtés, une nouvelle gare, un nouvel arrêt.
Comme un arrêt sur image dans notre film, dans notre histoire.
Tout à coup, un instant de faiblesse, je ne saurais dire. J’ai fait tomber la photo.
Elle s’est brisée.
Mille éclats sur le sol.
Là, sur le plancher du présent, alors que je m’étais envolé dans les nuages du passé.
En agitant l’image magique, j’avais agité mon passé dans le reflet d’un miroir.
Toutes les expressions, les cicatrices comme les rides.
Toutes les émotions, comme les traces du temps qui passe.
En plongeant dans mon tiroir, j’ai plongé dans mon miroir.
La magie de notre miroir est de nous présenter notre intérieur vu de l’extérieur…
Mi-roir, mi-soi…
LED.
Se retourner… toujours. prendre le temps de se poser quelques instants… se sentir riche de tant de tendres souvenirs et … reprendre le chemin de la vie…avancer, se regarder maintenant !!!
Miroir… fidèle image, reflets troublants…
Je partage l’émotion (que je sais) d’une Dame, chère à ton cœur…